Amateurs 2 foot

Jeu timoré, manque de buts et de spectacle, le Mondial sud-africain, s'il est bien lancé aux sons des vuvuzelas dans les tribunes, peine encore à convaincre sur le terrain.

La FIFA voulait jouer l'ouverture en octroyant l'organisation de son épreuve phare à une contrée africaine, là voilà peu récompensée. Car après six matchs, ce ne sont pas plus de huit buts qui avaient été inscrits par les diffférentes équipes engagées, soit une moyenne d'à peine plus d'un but par match. Si le rythme tient, cela devrait malheureusement constituer un triste record pour la compétition. On pourrait même tomber près des 70 petits buts inscrits en 1930 et 1934. Et encore faudrait-il presque remercier les gardiens anglais et algérien pour leur maladresse, sans quoi le bilan serait encore pire.

De fait, la controverse sur les ballons n'a plus lieu d'être. Ou alors peut-être gêne-t-elle tout autant voire plus les attaquants que les gardiens de buts. Mais ce qui frappe le plus, c'est le manque d'inspiration et de désir de produire du jeu proposé par les différents acteurs entrés en scène jusqu'ici. Est-ce le bruit assourdissant des vuvuzelas qui pétrifie à ce point les meilleurs footballeurs du monde ? Alors que le jeu devrait se débrider au fil des rencontres (la troisième journée du tour de poule s'accompagne toujours de quelques scores enlevés), faut-il craindre que cette coupe du monde sud-africaine soit la plus ennuyeuse de l'histoire ? Réponse dans les semaines à venir.

On y croit tous, la France va se sortir de ce premier tour et accéder aux huitièmes de finale même si elle se trouve peut-être dans le groupe le plus indécis de cette coupe du monde et que les deux premiers matchs n'ont pas apporté la moindre réponse à nos questions. Mais alors, en se projetant un peu, qui rencontrerait-elle en huitièmes de finale ? Bien évidemment, tout dépendra en premier lieu de son classement.

Tout dépendra ensuite de ce qui se passe dans le groupe B. Et là, les premiers matchs ont montré beaucoup de choses. 1. La Corée du Sud est prête. 2. Cette équipe de Grèce n'a pas la carure pour aller plus loin, un match nul serait déjà une victoirepour elle. 3. L'Argentine a du talent mais pas (encore) de fonds de jeu. 4. Le Nigéria a montré des choses mais semble tout de même nettement en deça de ses aînées de 1994 et 1998. De plus, la blessure de Taiwo, si elle venait à s'avérer vsérieuse, pourrait être un réel handicap pour la suite.

En résumé, l'Argentine et le Nigéria devant se montrer capables de battre la Grèce, tout dépendra maintenant de la capacité des Sud-Coréens à reproduire leur performance du premier match. Car ils ont été de loin l'équipe qui a produit le plus de jeu dans ce premier match du groupe B. Osons donc le dire : au bénéfice d'un nul ou d'une victoire face à l'Argentine jeudi prochain, les partenaires du Monégasque Park Chu-Young pourraient bien jouer la première place de leur poule et affronter les Bleus en huitièmes de finale si ceux-ci venaient à se contenter de la deuxième place de la poule A (et vice et versa). Devrait-on alors se montrer soulagés d'éviter l'Albiceleste ? Peut-être que oui. Enfin, on verra...

Quelle ambiance ! La coupe du monde 2010 a démarré ce vendredi de manière assourdissante. C'est même peu de le dire. Folklore ou coup marketing, l'Afrique du Sud a déjà imposé son empreinte sur la compétition avec ses vuvuzelas, ces clairons pouvant produire un son allant jusqu'à 120 décibels. Le gros souci pour les amateurs de football au sens large, et d'ambiances de stades en particulier, c'est que ces vuvuzelas, utilisées conjointement par plusieurs dizaines de milliers de supporters (?), n'autorisent aucune variation, aucune folie, et surtout couvrent impeccablement tout chant et toute réaction de joie auxquelles le téléspectateur est habituellement habitué devant son écran. Pour preuve, les buts sud-africain et mexicain, les deux premiers de cette édition de la coupe du monde, ont été accueillis dans une indifférence la plus totale. Enfin, c'est l'impression que cela a laissé tellement le bruit ambiant a été le même de bout en bout de la renconttre opposant les deux équipes. Ce qui iressemble terriblement à un bourdonnement perturbe tant son monde que de nombreux téléspectateurs (certainement pas très futés ou informés, voire un peu âgés sans doute) ont cherché à joindre TF1 pour se plaindre d'un bruit de fond les empêchant de profiter pleinement des matchs.

Alors que faire ? Les interdire ? Mais la FIFA a-t-elle de toute façon les moyens d'imposer de telles directives maintenant que la compétition est commencée ? Elle est pourtant parvenue à demander au public de ne pas s'en servir pendant les hymnes, finalement seul moment de repos pour nos pauvres oreilles... Est-on vraiment voués à supporter ce bruit insipide tout au long de la compétition ? Les médias internationaux parviendront-ils à mettre la pression sur la réalisation sud-africaine pour qu'elle trouve le moyen de placer des micros près de groupes de supporters "chantants" de manière à atténuer le son de ces insupportables trompettes de bas-étage ? Entendra-t-on les chants des supporters coréens s'opposer aux chants africains de leurs homologues ivoiriens ou la samba des cariocas qui font le charme des coupes du monde, lieu de confrontation amicale des cultures ? Ou bien le vuvuzela écrasera-t-il la concurrence jusqu'à en dégoûter même le plus sud-africophile des amateurs de football ?

Cette fois, ils y sont. Après une saison 2008-2009 qui avait vu la montée lui échapper pour une sombre histoire de joueur suspendu et match perdu sur tapis vert, l'ASPTT Châlons retrouve la Division d'Honneur. Deux ans après l'avoir quittée. Et cette montée, l'équipe marnaise est allée la chercher au plus profond des Ardennes. Au bout de la pointe de Givet. A Chooz ! Au pied des deux réacteurs nucléaires, les joueurs de Samuel Ipas ont senti souffler le vent du psycho-drame. Après une ouverture précoce du score (3e minute), les Préfectoraux ont progressivement perdu la maîtrise de la rencontre face à une équipe du FCC de plus en plus entreprenante. Durant le premier acte, les jeunes Calcéens trouvaient ainsi la barre à deux reprises avant de revenir au score dans les arrêts de jeu. Une égalisation somme toute méritée qui "offrait" une seconde mi-temps très difficile aux Verts de la Préfecture marnaise. L'occasion pour le leader du groupe de démontrer son caractère et prouver que sa série en cours de 8 victoires consécutives n'était pas le fruit du hasard. Premiers avec trois points d'avance sur Sedan-Torcy mais avec une différence de buts défavorable (voir posts précédents), les Marnais pouvaient voir la montée leur échapper en s'inclinant à Chooz et avec une victoire des Sedannais à Tournes-Renwez. Autant dire qu'un deuxième but calcéen et les tous les efforts consentis depuis le début de saison s'évaporaient comme la fumée grise s'échappe d'une centrale nucléaire !... Et pendant presque une heure, les Châlonnais ont "fait le boulot". Autour de la charnière centrale, Rigollet et Mann, qui exorcisait ses coéquipiers à "tenir" à quelques minutes de la fin en hurlant un "on la tient" (sous-entendu la montée),  les Verts ont fait le dos rond. Sans refuser le jeu. Et malgré quelques sueurs froides, ils ont su se montrer solides et même placer deux banderilles, trouvant même la barre par leur avant-centre de type sd-américain dont j'ignore le nom; "Nino" ou "Minot" : je n'ai pas très bien entendu... Sans être rapide, le ballon lui colle au pied, bonne vision du jeu, adroit des deux pieds et toujours très dangereux. Bref, la fin du match sonnait comme une délivrance. Les cris de joie retentissait dans la vallée, jusqu'à la citée médiévale de Givet et sans doute chez nos amis du plat pays, distant de quelques kilomètres. Bref, la montée est acquise. Encore quelques jours pour la savourer et le plus dur commencera. Il existe un gouffre entre niveau DH et DHR : il suffit de demander à Faux-Vesigneul et aux Marocains de Châlons, qui ont devancé l'ASPTT la saison dernière en prenant les deux strapontins pour l'étage supérieur. Les deux équipes marnaises finissent aux deux dernières places du groupe, avec 26 et 31 points de retard sur le premier non relégable (oui oui !). Autant dire que la survie en DH passe par un renforcement de l'effectif. Même si la qualité de l'actuel n'est plus à démontrer.

Les aficionados de la Squadra Azzura n'y verront aucun motif d'inquiétudes. Hier, l'Italie a été tenue en échec par la Suisse (1-1). Un constat pourtant peu réjouissant pour les hommes de Marcello Lippi, qui sortent d'un revers concédé face au Mexique (1-2). Sauf que l'équipe alignée par le technicien transalpin n'a rien à voir avec le 11 qui devrait débuter le Mondial.

Si ce sont essentiellement les seconds rôles qui ont évolué face à la Suisse, une chose est sûre : cette équipe B a montré davantage de choses prometteuses que le spectacle offert quelques jours auparavant à Bruxelles, contre le Mexique. Autant d'ambitions nées notamment des prestations conjuguées de Montolivo et de Palombo.

Montolivo est un joueur talentueux et ce n'est plus à prouver. Palombo, lui, a enfin réalisé son premier bon match sous le maillot de la Nazionale. Un réconfort pour Marcello Lippi qui, aujourd'hui, doit être bien embêté à l'idée de jeter sur le papier la composition de la Squadra qui affrontera le Paraguay, le 14 juin, au Cap.

Mais si on annonce les champions du monde vieillissants, loin de pouvoir postuler à un nouveau titre, le sélectionneur, lui, reste serein. « Mon sentiment général est que l'équipe affiche le même enthousiasme qu'en 2006 avec beaucoup de vigueur, de courage et beaucoup d'élan », a-t-il confié à l'issue du match.

C'est sans prendre en considération que l'Italie a perdu, avec la blessure au mollet d'Andrea Pirlo, la pièce maîtresse de son jeu. Rentré à Rome pour des soins, le n°21 emblématique du Milan AC sera cependant du voyage en Afrique du Sud. Un peu comme Zidane l'avait fait en 2002 avec l'équipe de France ? C'est-à-dire pour rien ? La question reste posée.

Une chose est sûre, le rossonero ne pourra espérer retrouver le terrain qu'à l'occasion du dernier match de poule, face à la Slovaquie. L'Italie aura-t-elle déjà assuré sa qualification ? Marcello Lippi aura-t-il trouvé comment se passer de son meneur de jeu ?

Affligeant. C'est un triste spectacle qu'a livré ce soir, l'équipe de France lors de son dernier match de préparation avant la Coupe du Monde. Un constat d'autant plus inquiétant que les hommes de Raymond Domenech ont été défaits (1-0), sur la pelouse de St-Pierre de la Réunion, par une modeste équipe de Chine, 84e au classement de la FIFA.

Pourtant, si la première mi-temps a rappelé les tristes soirées du Championnat national, la 2e mi-temps a laissé apparaître davantage de motifs de satisfaction. Un Valbuena en verve, précis techniquement, un Gallas qui pèse offensivement, un Abou Diabi costaud... Mais cela n'efface pas la piètre prestation française et toutes les difficultés que les coéquipiers de Evra ont rencontrées pour s'approcher de la surface de réparation chinoise.

Que dire de Gourcuff et de Réveillère, qui n'ont pas été capables de créer les décallages ni de s'imposer physiquement ? Que dire de la charnière centrale qui n'a rien eu à faire ? Quant au manque de danger porté devant le but chinois par l'attaque des Bleus...

Comme l'a répété Raymond Domenech au micro de TF1 après le match, "le score est anecdotique car ce qui compte, c'est le match de vendredi 11 juin, face à l'Uruguay". Sauf qu'en trois matches face à des équipes de moindre calibre, construire le jeu et séduire par son allant s'est révélé vain.

Résultat : avec une victoire face au Costa Rica, un nul arraché en Tunisie et une victoire contre la Chine, le 11 tricolore ne se présente pas en Afrique du Sud avec le capital confiance qu'il aurait pu espérer glaner.

Les Bleus en gardent-ils sous le pied, soucieux de se préserver pour les matchs de poule ? Il ne reste plus aux supporters français qu'à l'espérer. Réponse, sur le terrain, dès vendredi prochain.

Lyon qui sort le Real Madrid en 8e de finale de la Ligue des champions (1-0, 1-1), Lille qui domine Liverpool (1-0) en match aller des 8es de finale de la Ligue Europa et Marseille qui arrache l'égalisation (1-1) à Lisbonne, face au Benfica, dans cette même compétition par son homme en forme du moment, Hatem Ben Arfa. Tout roule pour le foot français actuellement sur la scène internationale.

Il ne reste qu'à ces deux derniers clubs ainsi qu'à Bordeaux qui est en position favorable après sa victoire 1-0 à Athènes, sur l'Olympiakos, en C1, qu'à confirmer ces bonnes prestations la semaine prochaine. Même si ça ne sera peut-être pas aussi aisé. Surtout pour Lille.

Mais ce qui frappe, c'est combien cette équipe de Lyon est (enfin) décomplexée en coupe d'Europe malgré une domination perdue en championnat de France. Cette équipe n'est plus le rouleau compresseur qu'elle était mais elle est encore capable de beaucoup de choses même en l'absence de joueurs majeurs comme Michel Bastos mercredi à Bernabeu. C'est un vrai groupe.

Lille aussi possède un groupe solide. On le savait depuis longtemps. Mais si le talent du jeune Eden Hazard a une nouvelle fois éclaté au grand jour, il est bon de voir que le Losc a bien fait de tout faire pour retenir un joueur comme Yohann Cabaye, véritable dépositaire de l'entrejeu nordiste. Tout le problème est justement de savoir si Lille passera enfin un véritable cap cette année, ce qui lui permettrait, après s'être enfin trouvé un gardien (Landreau) digne de son standing, de garder ses meilleurs éléments. Et pourquoi pas constituer un Big Four en France avec Bordeaux, Lyon et Marseille ?

Marseille, PSG, Saint-Etienne. Des clubs mythiques, des palmarès bien remplis. Nos représentants ont manqué de très peu le grand chelem hier. Et pour la première fois depuis des lustres, les clubs de l'Hexagone devancent leurs homologues espagnols (0), anglais (1) et italiens (1) ! Seuls les Ukrainiens font aussi bien avec trois qualifiés (derby Kiev - Kharkov en 8e)!!! Cette internationalisation de l'UEFA me plaît bien : outre nos amis ukrainiens, on trouve des Russes (2), des Turcs (1), des Danois (1), des Néerlandais (1), des Portugais (1) et des Allemands (2). Et je peux vous dire que si le 6+5 finit par être adopté, l'embellie française pourrait bien se prolonger. Car à part Monaco, notre championnat conserve tout de même une identité "nationale" !!! Viva Francia !

Dimanche 14h15. La plaine marnaise. Perdu dans les faubourgs de la morne ville de Châlons en Champagne, je fais étape au stade René Saché. L'antre historique de l'ASPTT, que La Poste a dû, faute de moyens, céder à la municipalité, en 2002. L'équipe locale reçoit pour le compte du championnat de DHR la modeste équipe d'Asfeld, village situé à 20 km au nord de Reims. Quelques minutes avant le coup d'envoi, point un premier rayon de soleil. Il faut y voir un signe divin. A mesure que je bavarde avec le gardien du stade, je fais connaissance avec les joueurs de l'équipe première de l'ASPTT. C'est en fait bien simple : il s'agit d'une équipe de moins de 19 ans, encadrée par trois "anciens", évoluant à des postes clé : le milieu défensif. N'empêche. A cet instant je n'imagine pas que ce rayon de soleil était en fait un présage. Que le stade René Saché de "Châlons sur Marne" allait être touché par la grâce l'espace de 90 minutes. La grâce de ces gamins de 19 ans qui évoluent sur un terrain détrempé et boueux comme sur le goudron d'une cour d'école. La technique sûre, le regard haut, l'engagement sans faille... Le soleil s'est caché pour quelques minutes mais dans le brouillard marnais, je distingue trois joueurs époustouflants. Ils n'ont pas 20 ans et constituent la "colonne vertébrale de l'équipe". Steve Ledru est avant-centre. Combattif, trapu, très technique, je serais incapable de désigner son pied de prédilection. Frappes du gauche ou du droit : ce chasseur de buts cadre ses "mines" dans n'importe quelle position... Dans les dernières minutes du match, c'est lui qui sauve l'honneur de son équipe en réduisant le score (1-2) d'une superbe demi-volée en pivot... du pied gauche (en fait je crois qu'il est droitier...). David Garido, le meneur de jeu. Le joueur "facile" qui dribble "utile" et qui joue à une touche de balle dès qu'il en a l'occasion. Déconcertant d'aisance technique et excellent dans la dernière passe... Last but not least. Gautier Rigollet, 19 ans mais capitaine par interim. Libéro. Beckenbauer ou Laurent Blanc feraient figure de branleurs à côté... Le geste juste, l'anticipation, la qualité de relance, la technique, l'intelligence, le placement défensif. En deux mots, LA sérénité. Ce joueur a tout et je ne sais pas si Châlons pourra le garder longtemps. J'espère seulement qu'il ne fera pas la connerie de partir pour jouer à un étage inférieur, ce serait un terrible gâchis... S'il ne joue pas un jour au moins en CFA, je ne comprends rien au football...
Retour sur terre. Le coup de sifflet final retentit dans les travées du stade Saché. L'équipe locale s'incline 2-1 : l'adversaire a marqué, avec beaucoup de réussite, sur ses deux seules occasions de but. La magie a opéré mais partiellement : Châlons ne prend qu'un point, sommum de l'injustice. La pluie se remet à tomber...

Après Benzebut, Gigliogol ! Bravo David ! Bruges puis Nancy, c'est la classe !